Cardiologie & Stress
Stress et coeur sont intimement liés car les deux principales hormones du stress, le cortisol et l’adrénaline, ont des retentissements directs sur l’appareil cardiovasculaire, le véritable moteur de l’organisme. Nous sollicitons toutes nos ressources pour rétablir l’équilibre rompu par l’agression génératrice de stress. Explications :
Le stress ennemi n°1 du coeur
Nous avons abordé le sujet du stress et particulièrement du mauvais stress. Ce mauvais stress est à mes oreilles et à mes yeux, le roi des facteurs de risque cardiovasculaire. La sécrétion de cortisol a pour but de ravitailler l’organisme en énergie. Pour cela il bloque la sécrétion d’insuline afin d’augmenter le taux de sucre. Les cellules deviennent alors à la longue résistantes à la sécrétion d’insuline favorisant la survenue de diabète. Il augmente aussi l’appétit et la prise de poids, afin de stocker les graisses dans l’abdomen, en prévision d’une future utilisation. En perturbant le métabolisme graisseux, le cortisol favorise également l’explosion du LDL cholestérol (étiqueté « mauvais »). Chez le fumeur, la cigarette donne l’illusion de calmer le stress, ainsi plus l’on est stressé, plus l’on fume. Enfin via l’augmentation de rétention d’eau et de sel qu’il provoque, le cortisol entraîne une élévation de la pression artérielle. Ainsi, bien que méprisé car subjectif et difficilement quantifiable, le stress n’en reste pas moins l’ennemi n°1, puisqu’il aggrave cinq des principaux facteurs de risque cardiovasculaire.
L’adrénaline et le cortisol
La majorité des infarctus du myocarde per coïtaux, c’est à dire au cours d’une relation sexuelle, a lieu lors des relations adultérines, simplement parce que le stress est bien plus grand. L’excitation probablement aussi.
Via la sécrétion d’adrénaline, on assiste à une augmentation des extrasystoles, des battements prématurés, notamment au niveau des ventricules. Extrasystoles qui, si elles surviennent trop prématurément à la faveur de ce stress, peuvent déclencher des arythmies ventriculaires pourvoyeuses de perte de connaissance. Cette adrénaline a un effet vasoconstricteur, c’est à dire qu’elle entraine un serrement des artères notamment au niveau du coeur, pouvant induire un infarctus du myocarde.
L’adrénaline et le cortisol entrainent des poussées de tension. L’adrénaline de façon aiguë responsable de dissection (de déchirement) artérielle, le cortisol de façon chronique favorisant les nombreuses complications de celui qui est présenté comme un tueur silencieux. Enfin il existe une toxicité directe de l’adrénaline sur le muscle cardiaque quand elle est libérée en trop grande quantité. On l’a appelé le syndrome de Tako-Tsubo du nom d’un piège à poulpes japonais car le coeur prend la forme de ce piège. Nous l’avons rebaptisé, fidèle à notre tradition romantique et de French lovers, le syndrome du coeur brisé. C’est une véritable simulation d’infarctus. Tout se passe comme si une des artères du coeur se bouchait, des symptômes jusqu’aux modifications de l’électrocardiogramme en passant par les résultats de la prise de sang.
Pour en savoir plus sur les facteurs de risque cardiovasculaires, je vous invite à vous rendre au bas de cette page. Ils sont par ailleurs évoqués, pour certains, dans d’autres rubriques du site.
Symptômes
Les symptômes de la sphère cardio thoracique ne sont rien d’autres qu’un moyen pour le coeur de communiquer avec vous. Il s’agit de son langage. Langage qui peut traduire une authentique souffrance de l’organe cardiaque comme une façon de vous signifier que quelque chose ne va pas. Avec l’aide d’un cardiologue, il vous faudra vérifier le message délivré par le coeur. Si c’est l’organe qui souffre, le cardiologue saura vous soigner. Si c’est votre inconscient qui parle, notamment à la faveur du stress, ce site vous donne des pistes pour vous aider à le gérer.
Pathologies
Les atteintes cardiaques représentent un catalogue. Chaque structure anatomique cardiaque peut présenter un dysfonctionnement. Nous aborderons dans cette section uniquement cette catégorie de pathologies cardiaques dépendantes du stress. L’une des raisons qui a fait pencher mon coeur vers la cardiologie, et non vers d’autres spécialités, c’est que nous comprenons très bien le fonctionnement cardiaque, la physiopathologie (le mécanisme des maladies) et que nous avons des traitements efficaces ou des solutions pertinentes à proposer aux patients. Tranquillisez-vous !
Les facteurs de risque cardiovasculaire
Les facteurs de risque cardiovasculaire augmentent le risque de faire un infarctus du myocarde (boucher une artère du coeur), un accident vasculaire cérébral (boucher ou faire saigner une artère du cerveau), une artériopathie oblitérante des membres inférieurs (boucher une artère de cuisse ou de jambe), une insuffisance rénale d’origine vasculaire. Nous allons les passer en revue. Certains seront développés dans d’autres rubriques. Commençons par ceux sur lesquels nous n’avons quasiment aucune prise et qui à ce titre devrait être qualifiés de marqueurs de risque.
L’âge
Nous sommes et c’est une dure réalité, programmés pour vieillir. Comme disait l’un de mes maîtres, la vie est une maladie sexuellement transmissible, d’évolution chronique au pronostic désespéré. Plus nous vieillissons, plus le risque d’une complication cardiovasculaire augmente.
Le genre
Le risque est lié au genre et à l’âge, passé 50 ans chez l’homme, 60 chez la femme, le risque augmente également.
Le diabète
2 types de diabète sucré, le premier est une maladie auto-immune, où son propre corps détruit les cellules du pancréas qui sécrète l’insuline. L’insuline est une hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Le second diabète se traduit par une insulinorésistance. L’insuline est moins efficace. Le taux de sucre dans le sang augmente alors. Ceci est très souvent favorisé par une prise de poids. Vous voulez améliorer votre diabète ? Perdez du poids.
L’hypertension artérielle
Le tueur silencieux. Vous saurez tout ici.
Le cholestérol
Il n’existe ni bon, ni mauvais cholestérol. Il existe du cholestérol. C’est le précurseur du cortisol l’hormone du stress chronique, mais aussi de son antithèse la DHEA, l’hormone de jouvence. C’est également le précurseur des hormones sexuelles, c’est un constituant des membranes cellulaires, notamment neuronales, et le cholestérol utilisé, dégradé, oxydé, entre dans la formation des sels biliaires indispensables à la digestion. Comme le cholestérol est un corps gras, il ne peut être dissous dans l’eau (le sang), il utilise donc des protéines pour le transporter. Parmi ces protéines, le HDL, qui ramène le cholestérol utilisé vers le foie pour l’éliminer dans la bile. On a donc décidé que c’était le « bon » cholestérol. Le LDL, lui, véhicule le cholestérol vers les cellules de l’organisme qui vont l’utiliser. On a donc décidé qu’il s’agissait du mauvais cholestérol. Deux théories s’opposent. La première dit que le taux de LDL cholestérol élevé se dépose dans les artères et les encrasse, créant ce que l’on appelle la plaque d’athérome. L’autre théorie décrète que la plaque d’athérome existe qu’elle pourrait se remplir de n’importe quoi, mais qu’en l’occurrence elle se remplit de cholestérol, s’il n’y en avait pas, ce serait autre chose. Ce qui est en faveur de la 2e hypothèse, c’est que parmi tous les médicaments qui font baisser le cholestérol, seules les satines font baisser significativement le risque cardiovasculaire. Ce ne serait donc pas tant la baisse du taux de cholestérol qu’un effet spécifique de ces médicaments qui ont fait l’objet d’une controverse quelques années auparavant.
Le tabagisme
Je ne m’épancherais pas sur le sujet. C’est un fléau, chacun le sait maintenant. Mais comme il alimente les caisses de l’état, on a une attitude ambivalente. On prend quelques mesures pour freiner la population, mais on est satisfait d’avoir autant de fumeurs. Humphrey Bogart appelait ses cancerrettes des clous de cercueil. Trois notions importantes que je souhaite néanmoins partager avec vous. Le risque survient dès une cigarette fumée par jour. Le risque correspond à la moitié du risque rencontré par un fumeur consommant un paquet par jour. On ne peut être à la fois fumeur et écologiste, c’est une hérésie. 136000 mégots jetés par seconde dans le monde. La dégradation d’un mégot prend 10 ans, un seul mégot peut empoisonner 500 litres d’eau en y libérant plus de 4000 substances toxiques. Enfin les mégots représentent le 3e polluant le plus mortel pour les animaux marins. Et enfin la dernière notion, si vous êtes une femme, il vous faut impérativement choisir entre la cigarette et la contraception orale. Si vous êtes une adepte des deux, c’est une véritable bombe atomique que vous hébergez. Lorsqu’elle explosera ce sera au choix l’accident vasculaire cérébral (avec paralysie, perte de parole, de vue…) ou l’embolie pulmonaire. Pour votre salut, arrêtez l’une ou l’autre, ça n’arrive pas qu’aux autres.
Le surpoids
Pas grand chose de plus à dire. L’obésité augmente le risque cardiovasculaire. Pour lutter contre elle : manger moins, manger mieux et bouger.
La sédentarité
Elle va souvent de pair avec le surpoids, pour y remédier, vous n’avez qu’à bouger !
Le stress
J’ai gardé pour la fin, celui que je nomme le roi des facteurs de risque, vous comprendrez pourquoi ici.
Maintenant que vous en savez plus sur les facteurs de risque cardiovasculaire, vous avez le choix entre prendre une pilule pour contrecarrer les effets de votre (mauvaise) hygiène de vie, ou faire des efforts, vous prendre en main et sortir de votre zone de confort. Petit plus, l’hypnose est efficace sur les sevrages tabagiques (si tant est que vous soyez motivé pour arrêter, que vous ayez vraiment envie mais que vous n’y arrivez pas), sur l’amincissement et sur le stress.