Gestion du stress
Le stress est une agression que nous subissons, quelle que soit la nature de cette agression, physique, psychique. L’agression crée un déséquilibre contre lequel l’organisme, ingénu, s’ingénie à lutter. Ainsi, même une intervention chirurgicale est un stress pour l’organisme car on vient rompre l’intégrité corporelle. Plus que le stress, c’est la réponse au stress qui est délétère pour nous. Nous sollicitons principalement deux systèmes en cas d’agression. L’un en extrême urgence, d’action immédiate, l’autre déclenché quand l’exposition au facteur stress se prolonge. Le premier fonctionne avec l’adrénaline qui prépare le corps au combat ou à la fuite. Accélération de la fréquence cardiaque, augmentation de la pression artérielle, arrêt de la digestion, le corps se transforme en machine de guerre. Puis, une fois l’exportation aiguë dépassée, nos glandes surrénales après s’être vidées de leur adrénaline, sécrètent des corticoïdes (cortisol, cortisone…) produites à partir du cholestérol. Ce cortisol entraîne une hausse de la pression artérielle, une augmentation de la glycémie (le taux de sucre dans le sang), une diminution de nos défenses immunitaires et autres joyeusetés de ce type.
Bon stress et mauvais stress
Il existe un bon stress, celui qui nous pousse à nous dépasser, celui qui arrive avant de faire un exposé ou lorsque l’on a un travail à rendre pour le lendemain et que l’on n’a pas encore commencé. À ce propos, connaissez-vous la loi de Parkinson ? Elle énonce que le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement. Autrement dit, que vous consacriez 5h ou 10 jours à un même travail, le résultat obtenu sera le même. Distorsion temporelle évocatrice d’hypnose. Vu ainsi, il vaut mieux stresser quelques heures la veille pour le lendemain plutôt que pendant 10 jours. À vous de choisir.
Mais, s’il se prolonge ou se répète, le bon stress peut rapidement devenir un mauvais stress.
Comment en est-on arrivé là ? Notre système de réponse au stress est hérité de nos ancêtres chasseurs – cueilleurs. Pertinent quand il s’agissait d’aller affronter un mammouth, totalement inadapté pour affronter les 40 mails, les 15 sms, les 75 notifications, et les 12 coups de fil de la journée. Le niveau de stress a considérablement baissé mais nous sommes sur-sollicités. Nous confondons urgent avec pressé. Imaginez quelqu’un qui ne cesserait de nous tapoter très rapidement sur le front avec son index. Ça énerve, non ? Et bien c’est ce que nous imposons à notre organisme. Le tout, tout de suite. Nous sommes devenus intolérants à la frustration. Or, c’est elle qui crée le désir ! Je veux un livre je le commande sur Amazon, un film sur iTunes. C’est une société de l’immédiateté et nous trouvons anormale l’attente.
Écouter son corps et son esprit
Certaines personnes ressentent leur stress, d’autres pas. Parfois le corps envoie des messages pour dire stop pour signaler que la situation ne convient pas. Cela va des palpitations, des extrasystoles, en passant par des ralentissements cardiaques excessifs, via des douleurs thoraciques ou dorsales, ou encore des insomnies. Il arrive un moment où il faut être à l’écoute de soi, sinon le corps vous le fera payer. Bien sûr, il conviendra de s’assurer de l’absence de cause organique dans l’origine des symptômes. Quand on ne trouve aucune explication et que, pourtant, le patient exprime une plainte, quelle solution pouvons-nous lui proposer ? La première sera de revoir votre hygiène de vie. Certaines méthodes nécessitent que l’on vous mette le pied à l’étrier à l’aide d’un thérapeute possédant bien la méthode (neurofeedback, cohérence cardiaque, auto hypnose).
Si c’est insuffisant, l’étape suivante sera de redonner à l’inconscient la place qu’il mérite en lui offrant une tribune. Qu’il ait voix à la parole, que l’on prenne un peu de ce si précieux temps pour le lui accorder. Les thérapies brèves sont à mon sens la solution idéale. Soyez à l’écoute de vous-même.
Offrez-vous à vous-même cet espace de liberté.
Anti-stress quotidien
S’arrêter, se retourner pour regarder le chemin parcouru et profiter un tant soit peu du temps pour soi. Faire des activités physiques, améliorer son sommeil, veiller à avoir une bonne alimentation. S’extraire d’un milieu hostile, si cela est possible et apprendre à gérer son stress par des méthodes simples et naturelles : méditation, yoga, cohérence cardiaque, cryothérapie, stimulation du nerf vague, à vous de choisir ce qui vous correspond.
Accompagnement thérapeutique
Parfois, la rencontre d’un mentor, nous aiguille sur le bon chemin. Parfois, il nous faut un peu d’aide, un guide, qui nous donne la direction, libre à nous d’y aller, ou pas. On peut avoir besoin d’une initiation, d’un pied mis à l’étrier. Parce que tout n’est pas inné. Savoir accepter la main tendue, un temps, pour poursuivre seul, dans la bonne direction, vers le soulagement et l’apaisement.
VOUS ÊTES STRESSÉ OU ANXIEUX ? FAITES LE TEST
Calculez votre degré d’exposition au stress
Les évènements nous impactent différemment. Mais il arrive que nous ne prenions pas conscience de la situation stressante. Pour autant elle peut entrainer des conséquences. Symptômes, maladies psychosomatiques, mal-être sont autant de signes que l’esprit nous envoie pour attirer notre attention. Un évènement heureux comme la naissance d’un enfant est aussi pourvoyeur de stress. Grâce à ce test*, calculez sur les 12 derniers mois, les évènements auxquels vous avez été exposé.
*Echelle élaborée par Thomas HOLMES et Richard RAHE en 1970 qui attribue une notation à différents évènements que l’on peut rencontrer au cours de sa vie.
Évaluez votre niveau d’anxiété
Le corps nous parle. A travers les symptômes, son mode d’expression quand on choisit de ne pas l’entendre, il témoigne de l’intensité de notre anxiété. Il vous suffit de quantifier ces symptômes en fonction de leur absence, de leur caractère léger, modéré, fort ou encore maximal c’est à dire invalidant. Le score au-delà duquel l’anxiété est significative est de 20 points, au-delà de 25, c’est une forme particulièrement sévère d’anxiété. Dés 20 points, il vous faut à mon sens, vous faire aider.
L’échelle d’Hamilton permet d’évaluer cette intensité. Hamilton M. A rating scale for depression. J Neurol Neurosurg Psychiatry. 1960 Feb;23:56-62