Le coeur est une pompe qui fonctionne à l’électricité.

Il est constitué de 4 cavités qui fonctionnent en parallèle, alimentant deux systèmes, la petite circulation (circulation pulmonaire) et la grande circulation (circulation systémique). Ces 4 cavités sont composées de deux oreillettes (une gauche et une droite) et de deux ventricules (idem). Toutes les veines situées sous le coeur se rejoignent dans un unique conduit appelé la veine cave inférieure, toutes celles situées au-dessus se regroupent dans la veine cave supérieure. Ces deux veines caves s’abouchent dans l’oreillette droite et rapportent l’ensemble du sang veineux, pauvre en oxygène dans le coeur. Arrivé dans l’oreillette droite, le sang ne s’arrête pas en si bon chemin. Franchissant la valve tricuspide, clapet anti retour qui empêche le sang de revenir en arrière, il pénètre dans le ventricule droit qui l’éjecte à son tour à travers la valve pulmonaire où il viendra s’oxygéner dans les poumons via les artères pulmonaires droite et gauche. Ces artères se divisent, deviennent toutes petites pour donner des capillaires qui viennent entourer les alvéoles pulmonaires où se font les échanges gazeux. Le dioxyde de carbone est relargué dans les sacs alvéolaires en échange de l’oxygène qui trouve naturellement sa place dans les globules rouges contenus dans le sang. Ces capillaires se rejoignent pour former les 4 veines pulmonaires qui viennent se jeter dans l’oreillette gauche, distribuant en son sein le sang artériel rouge et oxygéné. Ensuite le sang chemine au travers de la valve mitrale (dont le nom vient de sa forme en mitre d’évêque) pour atteindre le ventricule gauche d’où il sera expulsé vers le tronc d’arbre qui donne toutes les branches artérielles, nommé aorte, au travers de la valve aortique. Ces quatre valves, tricuspide (entre l’oreillette droite et le ventricule droit), pulmonaire (à la sortie du ventricule droit), mitrale (entre l’oreillette gauche et le ventricule gauche), et aortique (à la sortie du ventricule gauche) font donc office de clapets anti retour, afin que le sang circulent toujours dans le même sens. Ces clapets peuvent s’abîmer et causer des valvulopathies, soit ils rétrécissent, causant un obstacle, soit ils se mettent à fuir.

Notre coeur contient une batterie principale allumée par une étincelle de vie, quatre semaines après la fécondation.

Il délivre 60 à 80 impulsions par minute au repos entraînant ainsi par la propagation de l’influx électrique la contraction des oreillettes. Cet influx électrique déclenche alors une deuxième batterie, le nœud auriculoventriculaire, qui propulse l’influx électrique, non pas de cellules en cellules comme dans les oreillettes mais par des câbles électriques véritables autoroutes en direction des ventricules, le faisceau de His. Quand le noeud sinusal dysfonctionne, le noeud auriculoventriculaire prend le relais pour une fréquence entre 40 et 60 battements par minute, s’il est lui-même pris en défaut, c’est le faisceau de His, qui assure la survie à une fréquence comprise entre 20 et 40 battements par minute, suffisant pour rester alité, mais pas pour se mouvoir. Notre système nerveux autonome, (ortho)sympathique et parasympathique, est branché sur le nœud sinusal. Et ce système, en permanence, freine, accélère, freine, accélère, freine, accélère le coeur. Comme le pied sur la pédale de droite. Quand une batterie ou un câble dysfonctionne, nous voyons apparaître des troubles du rythme ou des troubles de conduction.

Terminons par la vascularisation.

Le coeur est alimenté par les seules artères qui se remplissent quand le coeur se relâche.

Ces artères sont appelées coronaires, non pas qu’elles aient un rapport avec ce satané (corona)virus (comme le chantait Roméo dans les années S.I.D.A. SID), mais parce qu’elles entourent le coeur comme une couronne (corona en latin). Trois artères : la coronaire droite, qui donne la marginale du coeur droit et irrigue le noeud sinusal, l’artère interventriculaire antérieure qui donne les branches septales (à destination de la paroi qui sépare les deux ventricules l’un de l’autre) et les branches diagonales, enfin l’artère circonflexe qui donne les branches marginales. Parfois ces artères se rejoignent entre elles par leurs extrémités et il arrive que ces artères s’encrassent, donnant alors une coronaropathie.