L’hypnose, même des années plus tard, nous permet de changer de point de vue sur une situation traumatique. Cette relecture de l’événement rejaillit alors sur notre manière d’être. Nous remontons le temps jusqu’à l’évènement traumatisant. Nous changeons la manière dont on le prend, pour peu que l’on ait pris le temps de remonter le temps pas à pas, revisitant des évènements douloureux en rapport de ce traumatisme initial. Changer de point de vue sur cet évènement initial influe sur tous les autres.

L’étude des mouvements oculaires permettra de détacher l’impact émotionnel de l’évènement, favorisant ainsi la digestion du souvenir traumatisant. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.

La cohérence cardiaque nous apprend, quant à elle, à gérer nos émotions, en atteignant une zone de neutralité émotionnelle. Nous venons calmer tout notre être en nous recentrant, état qui peut aussi être atteint à travers la méditation pleine conscience. Comme vous le voyez, il existe un tas d’outils redoutablement efficaces pour apprivoiser nos émotions. Mais la base, c’est d’accueillir nos émotions, de les accepter, de les reconnaître et de les laisser s’exprimer. Les émotions négatives que l’on garde en soi sont comme les écorces d’agrumes dans le compost. Quand on met des écorces d’agrumes dans le compost celui-ci pourrit, comme nous quand on garde en soi des émotions négatives. Bon il semblerait que cette interdiction de composter les écorces soit une idée reçue, néanmoins c’est une jolie métaphore et si l’on peut soigner les maux avec les mots, pourquoi s’en priver.

7 émotions dites universelles : une neutre, la surprise ; une positive, la joie ; 5 négatives : tristesse, colère, peur, dégoût, mépris. Universelles car elles sont retrouvées dans chaque société. Il en existe bien d’autres, mais ces sept-là sont unanimement reconnues.

    • La peur est une émotion normale, légitime. Sans peur, pas de courage, le courage est la simple capacité de surmonter sa peur.
    • La colère est une perte d’énergie, imaginez ce que vous pourriez faire si vous utilisiez toute cette énergie vers quelque chose de constructif. Interrogez-vous au fond de vous même quand surgit la colère vers qui elle est principalement dirigée. Contre l’objet de vos tourments, ou contre vous-même ?
    • La tristesse nous laisse dans l’inaction la plus totale. Elle est une forme de préservation, mais surtout un enfermement, sur nous-même. Or, il existe une infinité de raisons de nous réjouir. Pensez aux enfants qui s’émerveillent d’un rien.
    • Le bonheur n’est pas un but, c’est un chemin. Combien de fois vous êtes-vous dit « ça ira mieux quand j’aurai fini mes études », « ça ira mieux quand je serai marié », « ça ira mieux quand je serai propriétaire », « ça ira mieux quand j’aurai des enfants », etc… sans profiter de l’instant présent ? Sans savourer. Nous sommes parasités par l’un des biens les plus précieux, l’un des rares devant lequel nous sommes à peu près égaux : le temps.
    • Passons rapidement sur le dégoût, on n’y peut rien, c’est viscéral.
    • Quant au mépris, il vaut à mon sens mieux que l’indifférence. Je préfère susciter une réaction, même mauvaise, plutôt que ne pas en susciter du tout. L’indifférence est la négation de tout votre être.

Ajoutons à cela les cinq blessures émotionnelles de l’enfance de Lise BOURBEAU. La trahison, le rejet, l’abandon, l’humiliation et l’injustice. On a de quoi être remué, impacté, chamboulé. Vous devez comprendre qu’un événement de l’enfance, aussi mineur soit-il, peut être un véritable traumatisme pour l’inconscient. Ce qui importe c’est l’interprétation que l’on fait de l’évènement. Les évènements sont relativement neutres. Notre ressenti vis à vis d’eux, non. Les Stoïciens, nous l’apprennent, même Confucius : « Ce qui est important, ce n’est pas ce qui nous arrive, c’est la manière dont on le prend. » Ainsi un souvenir anodin, par exemple un papa qui refuse de jouer avec son fils parce qu’il est en train de bricoler, peut pour votre inconscient être un authentique traumatisme. Parce que dans l’enfance, nous n’avons pas toujours le recul nécessaire pour appréhender les situations. Lorsque nous sommes adultes non plus d’ailleurs. La faute à notre éducation, nos valeurs, nos croyances, la pression sociale, la peur du regard de l’autre.

De la même façon que nous avons hérité notre système de réponse au stress de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs. Nous avons hérité d’eux l’instinct grégaire et la peur de déplaire et d’être jugé. Car, à l’époque, l’exclusion de la tribu était synonyme de mort. Impossible de survivre seul, il vous fallait être accepté de l’ensemble du groupe. Nous avons gardé au fond de nous la peur de ce que l’autre peut penser. Typiquement, lorsque vous avez un gros chtar sur le tarin, pour parler argot, vous imaginez que chacun ne verra que votre bouton sur le nez, obnubilé par vous-même. Et la plupart de nous réagissons comme ceci. Nous n’avons rien à craindre de l’autre, sauf dans les cas de harcèlement où nous devenons le bouc émissaire, le pestiféré de la tribu, l’âne des animaux malades de la peste de notre fabuleux fabuliste Jean de la Fontaine.